Acte IX. À Montpellier, les gilets jaunes maintiennent le cap

Le Poing Publié le 13 janvier 2019 à 12:44 (mis à jour le 25 février 2019 à 17:15)

Avec plus de 2 000 gilets jaunes dans la rue, l’acte IX a été un succès hier à Montpellier. En début d’après-midi, quelques centaines de personnes se sont massées sur la place de la Comédie tandis qu’au même moment, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Montpellier pour une « marche féminine » en direction du centre-ville, preuve que les revendications du mouvement ne cessent de s’enrichir.

Calme

Les gilets jaunes de la place de la Comédie sont partis rejoindre leurs camarades dans un calme paralysant, et la jonction s’est faite devant l’entrée principale du lycée Mermoz. Un service d’ordre, notamment composé de motards, s’est donné comme mission d’encadrer le cortège et de faire fuir les « cagoulés ». Certains « encadrants », un peu virils, considèrent que « les femmes doivent être protégées », partant du principe un poil sexiste qu’elles ne sauraient pas se défendre et qu’elles seraient forcément pacifiques… À peine vingt minutes après la jonction, la manifestation s’est divisée, certains n’appréciant pas de défiler dans le calme, loin du centre-ville. Un premier cortège est parti en direction de la préfecture, et il a finalement été rejoint assez rapidement par le second cortège, initialement parti en direction du Corum.

Suspense

Devant la préfecture, nombreux sont ceux qui pensent que la situation va dégénérer, mais les policiers ne tirent finalement aucune grenade lacrymogène. L’ambiance est bon enfant : des gilets jaunes chantent, d’autres tentent de dévisser la grille de la préfecture tandis que deux escaladeurs parviennent à brandir une banderole « Macron démission » sur le bâtiment de la Poste. Les gilets jaunes finissent par se rendre compte qu’une nouvelle ligne de policiers s’est formée derrière eux, rue Saint-Guilhem, et ils décident de leur faire front en brandissant trois belles banderoles devant eux : « Femmes en colère », « Femmes premières victimes de la précarité » et « Résistance populaire contre la violence capitaliste ». Finalement, les gilets jaunes redescendent vers la place Jean Jaurès. Les fameux parasols qui ont servi de boucliers géants lors de l’acte VIII ont disparu de la place.

Tempête

Au bout de la rue de l’Aiguillerie se trouvent des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC). Une première ligne de gilets jaunes balancent des pavés sur la BAC, tandis que la seconde ligne apporte un soutien moral en scandant « Police nationale, milice du capital ! » Les tirs de LBD40 fusent, les grenades explosent, plusieurs personnes sont blessées.

Les lacrymogènes rendant l’air irrespirable, les gilets jaunes redescendent vers la place de la Comédie, zone d’errance par excellence. Des gilets jaunes finissent par remonter vers la rue de la Loge, mais ils sont vite stoppés par des policiers planqués dans la rue Jacques Cœur, celle qui est juste à droite après le Mc Donalds. Les gilets jaunes se prennent des tirs tendus de LBD40, certains sont blessés. La police inonde la place de la Comédie d’un gaz lacrymogène très corsé. Les palets des grenades frôlent le tramway, c’est la panique chez les passants. Les policiers de la BAC harcèlent les derniers gilets jaunes restants jusqu’à la gare. On compterait six interpellations. Touché par une grenade lacrymogène, un palmier situé à quelques mètres d’un immeuble s’enflamme. Les gilets jaunes finissent par disparaître, mais n’ayez crainte, ils reviendront !

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