Affaire Pétel : « les autorités traitent ce dossier a minima » selon l’avocat des victimes

Le Poing Publié le 14 septembre 2018 à 16:39 (mis à jour le 27 février 2019 à 00:05)

La mise en examen de militants d’extrême-droite dans l’affaire du commando de la faculté de droit de Montpellier donne une nouvelle tournure à l’enquête, mais de nombreuses questions posées depuis longue date par les syndicats et les étudiants agressées restent toujours sans réponse.

« Témoignages concordants mettant en cause un professeur »

Selon le procureur de la République de Montpellier, qui s’est exprimé hier suite aux récentes arrestations, il y a eu une « mobilisation de tous les moyens d’enquête » dans l’affaire Pétel, et, hormis Philippe Pétel et Jean-Luc Coronel, déjà mis en examens depuis plusieurs mois, « aucun élément ne mettrait en cause un autre enseignant quelconque ». Pour Camille (prénom modifié), enseignant au moment des faits, cette déclaration est « un scandale puisqu’une vingtaine de témoins n’ayant jamais été entendu ni par l’administration, ni par la justice, ni par la police donnent un tout autre récit des faits ». Lors d’une conférence de presse syndicale, en juin dernier, la présidente de la Ligue des Droits de l’Homme à Montpellier, Sophie Mazas, accusait le professeur François Vialla d’avoir « expulsé manu militari une jeune étudiante en sang ». A ce jour, Sophie Mazas déclare qu’elle dispose de « témoignages concordants mettant en cause un professeur de l’université toujours en poste ».

« Les autorités traitent ce dossier a minima »

De son côté, l’avocat des huit victimes qui ont porté plaintes, Jean-Louis Demersseman, rappelle que « contrairement aux avocats de la défense – qui peuvent s’organiser – je n’ai toujours pas accès au dossier et le magistrat a refusé ma dernière demande d’acte, donc à ce stade, je ne sais pas si des vérifications ont été faites sur la base des informations que j’ai données même si vraisemblablement, il reste des gens qui n’ont pas été interpellés. Les autorités traitent ce dossier comme tous les dossiers mettant en cause une institution au service de l’État, c’estàdire a minima ».

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