Bagnols-sur-Cèze : vers un nouveau Noailles aux Escanaux ?

Le Poing Publié le 16 novembre 2018 à 12:08 (mis à jour le 25 février 2019 à 19:42)
Quartier des Escanaux à Bagnols-sur-Cèze

Hier après-midi le quartier populaire des Escanaux à Bagnols sur Cèze a connu un moment entre détente et contestation. Les habitants de la tour G2, lourdement endommagée après un incendie ayant coûté la vie à une habitante à la fin de l’été, accompagnés de nombreux voisins des tours à proximité, se sont retrouvés autour d’ateliers dessin, danse, maquillage, football, et d’une buvette. Depuis plus de deux mois ils demandent un relogement par le bailleur social Habitat du Gard, en raison d’un grand sentiment d’insécurité dans l’immeuble délabré.

Le 29 août dernier un incendie se déclare au douzième étage de la tour, tuant une quadragénaire et intoxiquant onze autres habitants. Peu de temps après, tous, sauf 17 personnes, sont relogés dans le même immeuble, pourtant très dégradé après le sinistre. Et dans des conditions parfois approximatives, comme Mohamed Houmas, mari de la victime, qui déclarera plus tard dans les colonnes de Midi Libre n’être pas rassuré, puisque dans son nouveau logement, « il faut réparer des prises… ».

Bailleur social ou marchand de sommeil ?

Laurence, locataire d’Habitat du Gard, mais avenue Vigan-Braquet, dira le même jour : « J’ai encore les anciennes prises sans terre. » Dans la G2, l’eau qui a permis d’éteindre le feu s’est infiltrée à travers les cloisons. Un mois plus tard, le 26 septembre, les locataires du bâtiment sinistré se rassemblent place Mallet, pour continuer à alerter sur leur situation. Ils souhaitent voir le rapport d’expertise préconisant leur retour dans l’immeuble vingt-quatre heures seulement après la catastrophe du 29 août. Refus du bailleur social Habitat Gard, le maire socialiste de la ville Jean Christian Rey ne bouge pas… Le président d’Habitat du Gard, Denis Bouad, justifie l’impossibilité de faire des travaux par une poursuite de l’enquête policière : de quoi faire en sorte qu’il y en ait une autre dans la foulée !

Chutes de débris par temps venté, volets retrouvés au petit matin au pied des tours, une locataire témoigne sur France Info : « On n’est pas en sécurité : il suffit qu’on soit sur notre balcon, et à tout moment, on peut recevoir des morceaux de verre ! » La mobilisation se poursuit, en quête d’un relogement décent ou au moins d’une amélioration de la sécurité. Jusqu’à l’occupation le 25 des locaux d’Habitat du Gard. Maintenant M.A., porte-parole des habitants et coorganisatrice des activités de la veille aux Escanaux, lorgne vers la rencontre des quartiers populaires organisée dimanche à Épinay-sur-Seine par la France Insoumise, pour faire des rencontres et échanger autour des luttes liées à l’habitat.

Mais combien de Noailles faudra-t-il encore pour en finir avec les logements insalubres ?

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