Mobilisation interprofessionnelle : 3000 personnes battent le pavé à Montpellier

Le Poing Publié le 10 octobre 2018 à 16:51 (mis à jour le 18 novembre 2018 à 16:11)
Manifestation à Montpellier « contre la régression sociale », le 9 octobre 2018.

Montpellier Poing Info, 10 octobre 2018 – Plus de 3000 personnes ont manifesté hier à Montpellier entre le Peyrou et la Comédie, à l’appel d’un front syndical pas tout à fait uni, puisque la CFDT, entre autres, n’a pas participé à cette journée de grève et de mobilisation. Services publics de qualité, arrêt des coupes budgétaires et des suppressions de postes dans la fonction publique, salaires, pensions des retraités, minimas sociaux : les préoccupations des participants étaient nombreuses et l’appel très large. Le Poing a papoté avec quelques uns de ces manifestants autour de ces journées interprofessionnelles routinières, qui pourraient peut-être bien finir par converger.

Retraites : « maintenant on va choisir entre le nécessaire et le nécessaire »

Le petit tour de manif’ a commencé avec Isabelle, membre de la CGT Retraités 34 : « On est très en colère. J’étais cadre pendant 44 ans, et maintenant j’ai une retraite à 1400€. À côté de ça, tout augmente. Avec la loi sur la santé qui vient de passer, il n’y a que les cliniques privées qui offrent des services complets. Moi, par exemple, je dois me faire opérer en gynécologie, et je ne peux pas, parce que ça ferait un dépassement d’honoraires de mille euros. L’électricité et le gaz vont augmenter, le prix des mutuelles a flambé, les retraites ne sont plus indexées sur le coût de la vie… Jusque là, des gens comme moi choisissaient entre le futile – les vacances ou la culture – et le nécessaire. Mais maintenant, on va choisir entre le nécessaire et le nécessaire. Les loyers dans le privé ont augmenté à travers l’augmentation des charges. Pour les retraités, ce n’est plus possible. C’est un hold-up que commet Macron vis-à-vis des salaires, avec des répercussions sur les retraites. Et maintenant, il veut instaurer la retraite par points. Alors va savoir, peut-être que les jeunes générations vont travailler jusqu’à 80 ans comme aux États-Unis. Le 18 octobre, on sera encore dans la rue, et en attendant on continue de se battre sur le problème du logement social, qui concerne beaucoup de retraités. Dans l’Hérault, le montant moyen d’une retraite au régime général est très bas, c’est 726 euros par mois, 582 seulement pour les femmes. Certains retraités n’arrivent même plus à payer leur loyer en logement social, et on a plein de problèmes d’expulsions. Sans compter qu’avec la nouvelle loi Élan, le quota de nouveaux logements sociaux obligatoirement accessibles aux handicapés sera réduit à 20%. Ça concerne beaucoup de retraités en perte d’autonomie. Vous voyez un peu comme tout ça s’accumule ! Chez les retraités, on a rarement vu une mobilisation comme celle-ci, c’est une des premières fois que l’on réussi à réunir une intersyndicale aussi large, avec Force ouvrière, Solidaires retraités, la Fédération syndicale unitaire et des non-syndiqués. Seuls la Confédération française démocratique du travail et les syndicats patronaux n’y participent pas. »

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