Pesticides : 150 personnes à Montpellier pour l’interdiction, et un mouvement qui prend de l’ampleur

Le Poing Publié le 7 novembre 2018 à 15:00 (mis à jour le 25 février 2019 à 20:38)
Rassemblement du 2 novembre contre les pesticides à Montpellier

Alors que la firme Monsanto, rachetée par l’allemand Bayer, a été pour la toute première fois reconnue pénalement responsable du cancer d’un agriculteur, le mouvement « Nous voulons des coquelicots », lancé autour d’une revendication d’abolition des pesticides semble prendre de l’ampleur. Parti le 12 septembre d’un appel visant les 400 000 mille signatures, il a déjà provoqué deux séries de rassemblements, le 5 octobre et le 2 novembre, avec des événements déclarés sur 606 villes et villages pour le dernier en date.

« 80% des insectes d’Europe ont disparus »

Sur Montpellier, c’est environ 150 personnes qui se sont assemblées Place de la Comédie vendredi soir, autour de banderoles et d’une chorale enjouée. Pour Ève, qui a participé à l’organisation du rassemblement, « l’idée est de dire qu’on veut des fleurs, et que pour ça il faut arrêter les pesticides. C’est un appel à stopper la vente et l’utilisation des pesticides de synthèse. On cherche à se rassembler pour montrer que c’est important et que ça concerne plein de monde, parce que les politiques n’ont pas l’air très concernés par cette question là. La nature crève, nous aussi à cause des maladies liées aux pesticides. Les cultures les plus consommatrices en France sont les céréales et la viticulture, dans le département c’est surtout la vigne, mais aussi l’arboriculture et la biodiversité. Dans les trente dernières années on a perdu 60% des espèces vertébrées dans le monde, et 80% des insectes en Europe. »

Pour ce qui est des insectes, le lien avec l’utilisation de pesticides est très direct, et la chaîne alimentaire s’en trouve gravement menacée. Plus de 60 000 tonnes de produits phytosanitaires sont vendus en France chaque année.

« Une fréquence de lymphomes et de maladies de Parkinson anormalement élevée »

Ève reprend : «Les principaux problèmes sont les impacts sur la santé des agriculteurs ou des salariés de la branche. La fréquence  des lymphomes et de la maladie de Parkinson chez ces gens est beaucoup plus élevée que dans le reste de la population. Les consommateurs trinquent aussi. » L’association Génération future, qui a une antenne à Montpellier propose des témoignages sur le site victimes-pesticides.fr, comme celui de ces riverains de Villeneuve les Maguelone : « Nous habitons à 100 mètres des vignes, un nuage toxique envahit notre jardin, cela provoque des maux de tête, d’autres évoquent des saignements de nez, des troubles neurologiques, des cancers. »

Reconnue pour la toute première fois pénalement responsable d’un cancer, Monsanto, rachetée par l’allemand Bayer a été condamnée à 253 millions d’euros de dommages et intérêts dans l’affaire l’opposant à un agriculteur de Celles sur Aisne, près de Soissons. Celui-ci est absolument convaincu de l’impact sur sa santé du très controversé glyphosate, massivement présent dans le Roundup.  Des tests médicaux ont été ordonnés par le tribunal de Lyon pour un procès en appel que la firme espère gagner, mais les experts urologues se sont pour la seconde fois désistés. L’avocat du plaignant « ose espérer que ces démissions ne sont pas intervenues sous la pression de Monsanto».

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